Comment prendre soin de ses reins ?

Publié le 18/03/2024
  • Prévention

Les reins sont la station d’épuration de notre corps : ils transforment et rejettent au quotidien les déchets accumulés par nos organes, notamment à travers la fonction digestive. Mais la contrepartie est qu’ils subissent une lente usure de leurs capacités de filtration. Quelques conseils pour préserver les fonctions rénales le plus longtemps possible...

Les reins : des organes aux fonctions méconnues

Silencieux et discrets, les reins n’en sont pas moins des organes essentiels au bon fonctionnement de notre corps. Logés sous les côtes, de part et d’autre de la colonne vertébrale – et non dans le bas du dos comme le laisse à penser l’expression « avoir mal aux reins » – avec leur forme de haricots, ils vont par paire. Ils mesurent environ 12 centimètres de hauteur, 6 centimètres de large et 3 centimètres d’épaisseur chez l’adulte pour 160 grammes chacun.

Leur fonction la plus connue est l’élimination des déchets. Ils filtrent environ 1 800 litres de sang par jour et trient les résidus produits par l’organisme (comme l’urée, l’acide urique ou la créatinine) ainsi que les substances étrangères, dont l’accumulation serait toxique pour l’organisme. Mais les reins ont bien d’autres utilités. « Ils régulent et maintiennent l’équilibre en eau et en substances minérales (sodium, potassium, calcium…), explique le professeur Luc Frimat, président de la Société francophone de néphrologie, dialyse et transplantation (SFNDT) et chef du service de néphrologie du CHRU de Nancy. Ils produisent aussi plusieurs hormones dont l’érythropoïétine (EPO) qui stimule la production des globules rouges, et la rénine qui participe à la régulation de la tension artérielle. Grâce à cela, les reins ont une position de “tour de contrôle” de l’organisme. »

Des facteurs de risque liés aux maladies chroniques

Mais parfois, cette belle machine s’enraye et la maladie rénale chronique (MRC) s’installe : les reins assurent de moins en moins bien leurs missions. « Même si ce sont des organes très résistants, les agressions dont ils sont victimes tout au long de la vie peuvent les abîmer », constate Luc Frimat. Certaines personnes sont par ailleurs plus à risques de développer une MRC : « c’est le cas des personnes diabétiques, de celles qui souffrent de maladies cardiaques ou vasculaires, et plus particulièrement d’hypertension, d’obésité, ou qui ont un parent qui a lui-même une MRC ou encore de patients qui prennent certains médicaments comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou ceux administrés dans le cadre d’une chimiothérapie par exemple », énumère le professeur.

Un traitement précoce nécessaire

Les reins ne peuvent malheureusement pas guérir mais il est possible de ralentir la progression de la MRC, voire de la stopper. « La prise en charge débute par une bonne hygiène de vie et une surveillance accrue des facteurs de risque, explique Luc Frimat. Nous avons aussi à notre disposition différents traitements dont des néphroprotecteurs et des médicaments anti-tension qui sont indispensables ou encore des gliflozines, une nouvelle catégorie de médicaments qui permet de ralentir l’évolution de la MRC. »