Souvent à bout de souffle ? Et si c’était une BPCO ?

Publié le 15/04/2024
  • Prévention

La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) touche 5 à 10 % des Français mais elle demeure mal connue. Tabagisme actif ou passif et fumées toxiques au travail sont les grands responsables de cette maladie des bronches, qui peut retentir sur bien d’autres organes. Heureusement, plusieurs traitements efficaces existent.

« La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie inflammatoire entraînant une obstruction des bronches, explique le Dr Gilles Jebrak, pneumologue à l’hôpital Bichat, à Paris, et spécialiste de cette pathologie. Elle est due à l’inhalation de produits toxiques : fumée de cigarette, fumées en milieu professionnel, pollution atmosphérique… Il existe aussi des facteurs génétiques ou historiques. Une tuberculose ou un asthme dans l’enfance y prédisposent. Assez répandue, elle touche actuellement 5 à 10 % des Français. »

Si cette maladie touche les poumons et les bronches, elle a aussi des répercussions considérables sur tous les organes. Les patients atteints ont deux fois plus de problèmes cardio-vasculaires que les autres : risques d’hypertension, d’infarctus, d’artérite… Mais ils présentent aussi d’autres pathologies : ostéoporose, myopathie (faiblesse musculaire), diabète, anémie, insuffisance rénale, anxiété et dépression. Un tableau plutôt sombre.

Essoufflement anormal

Pour être soigné le plus vite possible, il est préférable de consulter sans tarder un pneumologue en cas d’un essoufflement anormal, principal symptôme d’une BPCO, qui peut survenir dès 40 ans. Les femmes, dont les bronches sont plus petites, ont une sensibilité différente. Le dépistage se fait par la mesure du souffle à l’aide d’un spiromètre, un appareil mesurant les débits respiratoires. 

« Les bronches se bouchent progressivement, entraînant un mauvais passage de l’air, indique le spécialiste. Souvent, les patients ne s’en rendent compte que tardivement. Et ils estiment que, comme ils fument, toux et expectorations sont normales ! Progressivement, ils ne peuvent plus faire certains efforts physiques, comme de monter un escalier, par exemple. »

Heureusement, plusieurs traitements efficaces existent. Bien sûr, il faut commencer par se protéger des substances toxiques, arrêter de fumer et veiller à ne pas s’exposer au tabagisme passif. 

Aider les bronches à s’ouvrir

Mais la vie d’une personne atteinte de BPCO à un stade 4, comme le président de la Ffaair, n’est pas un long fleuve tranquille. Il doit utiliser quotidiennement des bronchodilatateurs pour aider ses bronches à s’ouvrir. Il s’agit de médicaments sous forme de poudre à aspirer dans un appareil ou sous forme de spray. En cas de fort essoufflement, il en existe à effet immédiat. Pour ses déplacements, il utilise un petit appareil à oxygène pulsé d’une autonomie de 6 heures, ce qui lui permet de conduire. Et un plus gros d’une autonomie de 12 heures. En outre, il est sous ventilation assistée pour la nuit.

Nadine Allain

Pour en savoir plus

Le site Internet de la Fédération française des associations et amicales de malades insuffisants ou handicapés respiratoires (www.ffaair.org) vous aide à en savoir davantage sur la BPCO et ses prises en charge.